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Première séparation avec bébé

Du moment où ma fille est née jusqu’à ses 3 mois et quelques jours, je ne crois pas l’avoir laissée plus de quelques minutes sans moi. La séparation m’apparaissait comme impossible, et je repoussais ce moment où il faudrait y penser, où il faudrait se dire « Bon, allez, j’y vais, et je laisse bébé.. »…

Bref, comme pour tout parent, ce moment a quand même du arriver. Chaque 1ère séparation est différente : il y celles en matière de personnes (laisser son bébé à des « inconnu(e)s » de la crèche, laisser son bébé à sa (belle)-famille…) et celles en matière de temps (laisser bébé une heure, une journée, ou 3 jours pour se barrer en week-end).

J’ai plus ou moins vécu, à ce jour, toutes ces séparations. Mais j’ai décidé aujourd’hui de vous parler de celle qui fut pour moi la VRAIE, la 1ère séparation, celle que j’ai vécu ainsi (et donc, le plus mal vécu en fait).

Je crois que pour moi, la personne à qui tu laisses ton bébé importe plus que le temps que tu le laisses. Car la culpabilité n’est pas la même. Si tu as confiance en la personne en qui tu laisses ton bébé, tu peux partir une semaine le cœur léger. Si non, même quelques heures te paraitront une éternité. C’est pourquoi j’estime que cette première séparation, je l’ai vécue le jour où il a fallu laisser bébé une journée entière, sa première journée, à la crèche.

Certes, j’avais fait l’adaptation, je l’avais laissée quelques heures seule (même si en fait, de vous à moi, je ne me suis pas éloigné de plus de 100 mètres de la crèche, mais chut…). Mais le jour J est quand même arrivé. Je dus reprendre le travail ET laisser bébé à la crèche, à ces personnes que je ne connaissais pas (encore), en qui, malgré toutes les apparences rassurantes, je n’avais pas encore confiance….

Alors, je me suis levé le matin fatidique, nauséeuse, incapable d’avaler mon petit déjeuner (ça compte à moitié parce que y’en a un paquet de petits déjs que j’ai pas pu avaler !), la boule au ventre, les mains tremblantes. J’ai ralenti tous mes gestes, faisant tout lentement, espérant que, comme moi, le temps ralentirait, que l’heure ne passerait pas, que les minutes ne s’égrèneraient pas… Que nenni, l’heure a tourné, et j’ai dû me mettre, bon gré, mal gré, en route. J’ai poussé cette porte de la crèche, cette porte que je n’ai jamais autant haïs ce jour là. Je suis rentrée dans la pièce, les jambes flageolantes, des vapeurs au visage, un flou devant les yeux, serrant ma petite princesse tout contre moi, encore persuadée qu’un miracle (lequel, on n’est pas dans un film !) allait se produire. J’ai dû m’appuyer aux murs pour ne pas tomber, du bout des lèvres, j’ai fait ce qui allait devenir mon quotidien : les transmissions. Et puis, je l’ai posée, après l’avoir couverte de baisers, sur le tapis d’éveil, j’ai mis tous ses jouets préférés (comme si cela pouvait rendre la chose moins dure pour elle, alors qu’au fond, elle, elle s’en foutait !) autour d’elle, je l’ai regardée une dernière fois, puis je suis sorti, titubant. Dehors, il faisait froid. J’ai pris le chemin du travail, et j’ai laissé les larmes rouler sur mes joues, doucement, lentement, sans chercher à les freiner, sans chercher à les retenir… J’ai laissé cet immense sentiment de culpabilité, de tristesse, ces émotions contradictoires m’envahir.

Puis 5 minutes se sont écoulées, puis 10, une heure, puis 2 heures… puis la journée. Et ce fut l’heure, l’heure de retrouver ma princesse. J’ai couru. Je suis entrée à l’inverse du matin dans cette crèche (j’ai défoncé la porte en gros), et je me suis précipitée pour la prendre dans mes bras et la couvrir, à nouveau, de baisers, me promettant en moi-même de ne plus jamais la laisser. Au moins jusqu’au lendemain.

Comme vous vous en doutez, depuis ce jour, les séparations ont été nombreuses. Avec le temps, elles sont devenues moins dures. Bébé grandissant, beaucoup de choses deviennent moins dures. Et puis il y a les vacances, où elle est à nouveau que pour nous. Et puis petit à petit, on se retrouve aussi soi-même, et cela fait du bien, même si on n’y croyait pas, même si on n’y croyait plus… Le temps a passé, et parfois, je me repasse le fil de cette journée qui fut l’une de mes plus dures épreuves de maman, mais satisfaite que tout cela soit derrière moi…

Et vous, quelle fut votre première vraie séparation, comment l’avez-vous vécue ? N’hésitez pas à partager et à nous envoyer vos témoignages !

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